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Article Zazie Todd

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Réticences à utiliser des méthodes amicales en éducation canine
Dans nos publications qui suivront tout au long de l’année nous reprenons certaines parties de publications de spécialistes reconnus et ajoutons nos commentaires issus des expériences et enseignements de l’ACCEFE. Première partie de la publication de Zazie Todd.
Traduction partielle et commentaire d’une publication de Zazie Todd – spécialiste reconnue en comportement animal particulièrement chiens et chats. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages largement diffusés au niveau mondial. En 2018 elle publie une étude sur les méthodes éducatives pour nos animaux de compagnie et fait référence à une trentaine d’études publiées par de nombreux spécialistes.
Les méthodes d'éducation canine - Positif ou aversif ?
renforcement positifrenforcement positif
Malgré de nombreuses études recommandant l’utilisation de méthodes de dressage basées sur la récompense pour les chiens de compagnie, y compris une revue récente (Ziv, 2017), de nombreux propriétaires continuent d’utiliser la punition positive et le renforcement négatif (1).

(1) Les termes punition   positive, renforcement négatif, sont issus des travaux de Skinner qui classe   les méthodes d’apprentissage en quatre catégories :
    • Renfoncement   positif : le sujet gagne du plaisir à produire un comportement.
    • Renforcement   négatif : le sujet à accès à un avantage plaisant qui lui est retiré   s’il ne produit pas le comportement.
    • Punition   positive : le sujet reçoit un désagrément s’il ne produit pas le   comportement attendu.
    • Punition   négative : le sujet est mis en inconfort permanent, l’inconfort cesse   lorsqu’il produit le comportement attendu.
Les études   de Skinner ont été transposées dans le domaine de l’éducation animalière avec   pour certaines des adaptations issues des théories de la dominance et de la   hiérarchie interspécifique. D’autre part dans les expériences de Skinner   l’animal est mis dans une situation où il n’y a aucune variable de   l’environnement. Ce n’est pas le cas dans en éducation animalière ou le sujet   est sous contrôle d’un maître ou d’un dresseur ou d’un conducteur.

Les problèmes de comportement sont la principale cause de décès des chiens de moins de 3 ans (American Veterinary Society for Animal Behavior [AVSAB], 2008a), et la perception d’un propriétaire d’un chien comme étant un « bon chien » est corrélée à la durée de vie du chien (Dr Eschel, 2010). Ces conclusions conduisent à s’interroger et conduire des recherches sur la meilleure façon d’accroître l’utilisation de méthodes appropriées par les propriétaires et les entraîneurs de chiens.  
L’utilisation continue de méthodes de dressage qui comportent des risques (tels que la peur, l’agression, la douleur) et qui peuvent affecter négativement la relation entre le chien et le propriétaire peut être l’une des causes des problèmes de comportement canin, dans ce cas ces pratiques ne représentent certainement pas la meilleure façon de les résoudre.
 
Force est de constater que certaines personnes (y compris certains dresseurs de chiens et célébrités) ont des attitudes négatives à l’égard des méthodes de dressage sans cruauté et continuent d’utiliser et de promouvoir des techniques aversives.
Accroître l’adoption de méthodes de formation humaines implique non seulement d’enseigner aux gens comment les utiliser mais aussi de changer les opinions à l’égard de l’éducation canine afin qu’ils soient prêts à apprendre et à utiliser des méthodes basées sur la récompense (2).

(2) Bien noter la différence entre   renforcement et récompense. La récompense n’a pour objectif que d’installer   un contexte agréable entre l’animal et son conducteur. Le renforcement est le   résultat agréable distribué à l’issue instantanée de la production d’un   comportement attendu. L’utilisation excessif de la récompense va à l’encontre   de l’apprentissage en renforcement positif. Le renforçateur devenu récompense   devient un dû alors qu’il devrait un gain. Un psychologue humain nous dirait   alors que comme avec l’enfant, de « l’enfant roi » nous préparons   « l’animal roi ». Souvent dans les traductions de l’anglais vers le   français le terme récompense est un faux ami dans la traduction, ce qui en   France porte à confusion.

Cette étude donne un aperçu des obstacles à l’adoption de méthodes de dressage de chiens sans cruauté, résume les défis liés à la promotion de méthodes sans violence et suggère des orientations futures pour la recherche.
 
Pour être plus précis l’objectif du présent exposé se donne pour but d’aborder l’éducation canine en faisant référence à l’utilisation du renforcement positif et de méthodes punitives ainsi qu’à des méthodes non-aversives.
 
On les nomme aussi formations basées sur la récompense (2), cette approche étant adoptée par un certain nombre d’organismes professionnels (mais pas tous).
 
Les stratégies de gestion sans cruauté comprennent, sans toutefois s’y limiter, l’utilisation de harnais sans traction, la mise de couvercles sur les poubelles, l’utilisation de barrières pour animaux de compagnie pour séparer les chiens des enfants ou des autres animaux, et l’utilisation d’une muselière avec conditionnement préalable approprié en utilisant uniquement des techniques non punitives et non effrayantes.
La définition des méthodes basées sur la récompense sur le renforcement positif et la punition négative, et des méthodes aversives basées sur la punition positive et le renforcement négatif, est assez standard (¬par exemple, Greenebaum, 2010), et de nombreuses études sur l’éducation canine séparent les méthodes utilisées dans ce sens (Casey et al., 2014; Arhant et coll., 2010).  Cependant, il existe des variations mineures dans la façon dont les méthodes ont été classées dans la littérature. Ces différences peuvent avoir pour conséquence de générer des confusions provenant des difficultés liées à la classification du langage utilisé par les gens ordinaires pour décrire les méthodes qu’ils utilisent, en mettant l’accent sur le renforcement positif par rapport à la punition positive avec moins d’attention accordée au renforcement négatif et la punition négative, et/ou l’utilisation de techniques statistiques plutôt que théoriques à des fins analytiques. En dehors de la littérature scientifique, les livres populaires de dressage de chiens n’incluent pas toujours de définitions claires (Browne et al., 2017) et le grand public n’étudie généralement pas la théorie de l’apprentissage. Par conséquent, bien que les mots « humain » et « basé sur la récompense » soient largement utilisés pour décrire les méthodes de dressage des chiens, ils ne sont pas toujours bien définis.
La littérature sur les méthodes de dressage des chiens est relativement réduite par rapport à celle sur les stratégies parentales. La recherche montre un lien étroit entre les châtiments corporels infligés aux enfants et les risques de résultats négatifs tels que les problèmes de comportement (Durrant et Ensom, 2012), et il existe de plus en plus de littérature sur les meilleures façons d’enseigner des stratégies parentales fondées sur des données probantes. Les attitudes à l’égard des châtiments corporels chez les enfants sont connues pour prédire l’utilisation de châtiments corporels (Taylor et al., 2011), il semble donc raisonnable de supposer que les attitudes à l’égard de l’utilisation de techniques aversives dans le dressage de chiens prédisent également l’utilisation de telles techniques. Par la suite, le cas échéant, l’étude s’appuiera également sur la littérature sur les programmes d’éducation parentale fondés sur des données probantes et sur les châtiments corporels infligés aux enfants. (3)

(3) Etude du comportement des chiens des   Indiens Pitaguary (J-C Arnaud 2017). A la question « y-a-t ’il une   différence entre le chien et l’enfant ? ». Réponse « non, sauf   que c’est plus compliqué d’éduquer un enfant qu’un chien ».

Les méthodes de dressage sans cruauté sont un aspect important du bien-être animal des chiens de compagnie. Depuis les années 1960, le bien-être animal est défini en termes de cinq libertés. Ces libertés comprennent la liberté de vivre à l’abri de la peur et de la détresse et la liberté d’exprimer des comportements normaux. (4)

(4) En France ces notions ne sont que   partiellement reconnues depuis 2015, année au cours de laquelle le   législateur modifie le livre II du code civil : « Les animaux sont des êtres   vivants doués de sensibilité. Sous réserve des lois qui les protègent les animaux   sont soumis au régime des biens. ». Cette évolution ne clôt pas le débat.

Le développement plus récent du modèle « des cinq domaines » comprend également des occasions de faire l’expérience de bien-être positif (Mellor, 2016).  Ces approches du bien-être animal sont pertinentes pour les discussions sur le dressage des chiens de plusieurs façons : les techniques aversives peuvent causer de la peur et/ou du stress (Ziv, 2017). Les problèmes de comportement en eux-mêmes peuvent être dus à la peur et au stress que les méthodes aversives ne résolvent pas ; et certains problèmes de comportement peuvent être dus à l’impossibilité de produire un comportement normal. Par exemple, la peur des étrangers ou la peur de la manipulation du corps peut amener un chien à se cacher ou à être agressif, alors que l’impossibilité de mâcher aurait éventuellement permis de rediriger ces comportements en utilisant simplement des objets à mâcher.
 
L’entraînement utilisant le renforcement positif est lié à une augmentation des comportements de jeu (Rooney et Cowan, 2011).  On constate que les gens aiment travailler pour gagner une récompense appelée « l’effet Eureka » (Mc Gowan et al., 2014).  Cela signifie que l’entraînement par renforcement positif peut contribuer au bien-être positif en tant qu’activité d’enrichissement pour les chiens, tandis que les techniques aversives sont associées à des risques pour l’humain. (5)

(5)  Ici on aborde la qualité de la   relation maître/chien. A l’ACCEFE nous pensons que cette relation se doit   d’être riche et réciproque. Or, dans nos sociétés occidentales, le chien est   introduit de force dans le milieu de vie de l’homme, milieu qui est, en particulier   dans la vie citadine, partiellement ou totalement éloigné de ses besoins   éthologiques fondamentaux. Ainsi dans cette relation il est nécessaire de   guider l’animal dans ce milieu aversif, le maître doit devenir le guide, de   maître il doit devenir référent. Il doit entrainer son animal à faire face à   des situations souvent anodines pour l’homme mais souvent stressante pour   l’animal. Si cette condition est satisfaite alors on peut le voir s’exprimer   en utilisant sa perception sensorielle et venir ainsi compléter celle de son   référent. Le référent devient alors un « homme augmenté », son   animal un « animal augmenté » tout simplement de par l’évolution de   la perception de la « dyade ».

 
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